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Sarah, la Barbière de Paris
Sarah, la barbière de Paris. Portrait d'une femme passionnée qui a su faire de sa différence, une marque…
UNE HEURE AVEC… SARAH, LA BARBIÈRE DE PARIS
Petite fille, Sarah savait déjà qu'elle voulait être barbière. Une profession jusqu'ici exclusivement masculine.
Aux origines de sa vocation ? Son grand-père qu'elle regardait se raser devant son miroir accroché à un arbre : la texture de la mousse à raser, le crissement si particulier de la lame sur le poil des joues.
Contre l'avis de tous, Sarah a persévéré dans la voie qu'elle s'était choisie, pour le plus grand plaisir de ses clients qui aiment aujourd'hui à bénéficier de sa douceur et de son expertise, comme barbière, conseil, visagiste...
Nous avons passé une heure dans le "barbershop" de Sarah, la barbière de Paris, une femme déterminée qui a su faire de sa différence une marque.
À l’occasion de la remise du Prix national Stars & Métiers 2015, Sarah, la barbière de Paris s’est vu remettre le prix 'Coup de cœur du public’ dans la catégorie ‘Stratégie globale d’innovation’.
Son secret ?
"Ma philosophie d’entrepreneur, c’est de réinventer le métier en permanence en m’appuyant sur des éléments concrets, techniques, mais aussi en étant attentive à l’air du temps."
…et aussi consacrer près de 10% de son chiffre d’affaires en R&D. EN SAVOIR PLUS
SARAH, PREMIÈRE FEMME BARBIÈRE DE FRANCE
Le port contemporain de la barbe est une tendance qui nous vient de New York.
À Paris, depuis le début des années 2000, de nombreux barbiers ont ouvert échoppe sur le modèle de leurs cousins outre-Atlantique et ont donné un coup de jeune à la profession.
Parmi eux, Sarah, la Barbière de Paris, est devenu un des rendez-vous "trendy" de la capitale pour qui veut faire tailler sa barbe ou ses moustaches "au poil".
La participation de Sarah à l'émission de télévision de Christina Cordula "Nouveau look pour une nouvelle vie" n'est sans doute pas étrangère à la renommée de notre barbière qui a, par ailleurs, rasé des barbes célèbres comme celle de John Malkovitch ou celles des "Wallabies", membres de l'équipe nationale de rugby australienne "des peaux extras !". Sarah épouse également les grandes causes. Elle soutient la lutte contre la cancer de la prostate via un partenariat avec le mouvement Movember et la course "Les Bacchantes".
Première femme en France a exercer le métier de barbière, Sarah forme aujourd'hui d'autres femmes dans son barbershop et se réjouit que les mentalités changent. "Au début, certains hommes ne voulaient pas que je les touche. Il m'a fallu me montrer convaincante." Convaincante, elle l'a été. Aujourd'hui, son expertise est reconnue et recherchée. Dans de nombreuses manifestations, on fait appel à elle pour des démonstrations comme aux Coulisses du Mariage (où nous l'avions rencontrée) ou encore au Mondial Coiffure Beauté. Sarah apporte également son expertise à de grandes entreprises comme Braun ou Procter & Gamble.
Pour être barbier, il faut commencer d'abord par avoir un diplôme de coiffure. Les techniques d'entretien de la barbe découlent pour beaucoup des techniques de coiffure pour hommes. Sarah a un diplôme professionnel de coiffeuse barbière.
Formée par Jean Louis Bourasseau et initiée par Osan Turak, un barbier turc de la capitale qui a su lui faire confiance, Sarah a fondé ses premières expériences sur le constat que le barbier qui sait apprivoiser la rudesse d'une barbe ottomane peut raser n'importe quel type de barbe.
Car il en est des barbes comme des cheveux, il y en a de tous poils, qu'il faut raser en tenant compte de la nature de la peau.
Le plus difficile ? Une barbe drue sur une peau délicate. C'était le cas de Jean Baptiste, qui a bien voulu servir de modèle pour nos photos, et sur lequel Sarah a réalisé une "barbe sculptée".
SCULPTER LA BARBE EN 3D
Aujourd'hui, le travail du barbier ne se résume pas au rasage. Le saviez-vous ? On travaille en 3D. On sculpte la barbe. C'est un véritable travail de visagiste. Sarah va créer un équilibre entre votre barbe et vos cheveux (ou l'absence de cheveux…).
Avec beaucoup de douceur, de fermeté et de précision dans les gestes, Sarah commence le travail. Entrent en action la tondeuse avec sabot pour désépaissir la barbe ; la tondeuse sans sabot pour suivre avec précision les lignes de coupe ; la pince à épiler pour traquer les poils rebelles ; la cire pour épiler les pommettes et faire disparaître la "taroupe" (zone de poils entre les sourcils) et les intempestifs poils du nez. Un rasage du cou (fondu de cou) réalisé avec la tondeuse en dégradé pour un résultat vraiment naturel achèvera l'ensemble. Vous voilà fin prêt. S'il subsiste des "trous" dans la barbe, un peu de maquillage au crayon Khôl permettra de masquer temporairement le problème.
Le meilleur est pour la fin, avec l'application d'une crème apaisante, ou, en cas de rasage au "coupe-chou", le passage de la pierre d'Alun pour calmer le feu de la lame. Un peu de sérum pour assouplir la barbe et le soin est terminé…
LA BARBE, C'EST HYPE !
La barbe a souvent été un symbole (de statut social, de réussite, d'appartenance à un clan…) Mais surtout, la barbe, dans sa taille et sa forme, a toujours été connotée à une époque. Après une éclipse vers les années 80/90, la barbe redevient tendance !
Le modèle du mâle viril parfaitement imberbe des années 80 a vécu. On a vu fleurir à Paris, au début des années 2000, des barbes naissantes dites "barbes de 3 jours", très en vogue dans les milieux artistiques et la communication.
La mode est aujourd'hui à la "barbe de 10 jours", au bouc (goatee), à la barbe longue, naturelle ou sculptée… et, avec le mouvement "Movember", porter la barbe est aussi un geste engagé !
Les hommes réinvestissent le créneau oublié de la coquetterie masculine : le plaisir de jouer avec l'apparence de leur visage. Tout ou presque est permis. Ainsi, les hommes qui perdent leurs cheveux peuvent se raser la tête, quitte à compenser avec une barbe plus ou moins fournie. Qui demandera de toute façon un entretien approprié. La barbe peut-être aussi un moyen de s'affirmer, de cacher des imperfections, d'équilibrer un visage…
C'est là aussi où la barbière intervient. Elle vous proposera un look adapté à la morphologie de votre visage en tenant compte des caractéristiques de votre système pileux, mais aussi de votre capacité à reproduire chez vous les bons gestes pour entretenir votre barbe ou votre moustache. Car si le port de la barbe et de la moustache est aujourd'hui admis dans beaucoup d'entreprises, pas question d'avoir l'air négligé !
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Raser un homme est un geste intime pour lequel il faut une bonne dose de confiance, surtout dans le rasage à l'ancienne, au "coupe-chou". Sarah le dit : "le moment le plus délicat, c'est lorsqu'on passe le coupe-chou sur la gorge du client... Mais tout se passe bien..." La tête en arrière, détendus, relaxés, c'est le temps d'une sérénité retrouvée...
DES PROJETS
Sarah aime voyager et rencontrer les barbiers des pays qu'elle visite. Après NewYork, elle se réjouit d'aller bientôt rencontrer des barbiers turcs. Encore un autre visage d'un même métier…
Bientôt à Paris, l'ouverture d'un deuxième magasin est prévue est prévue fin mars, début avril. Pas loin de l'ancienne Samaritaine, entre la rue de Rivoli et le quai de la Mégisserie. Sarah prévoit également de lancer sa propre ligne de produits.
Merci à Sarah et à son équipe, Inès, Dimitri, Pierre-Alban, Lamia et Loïc pour leur accueil.
Merci à Jean Baptiste, notre modèle du jour, qui a permis ces photos.