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La Biométhanisation (tout savoir sur le biogaz)

091216 maisons hakkas chine

Les déjections des cochons en France sont considérées comme une source de pollution. Ce qu'on sait moins, c'est qu'elles sont aussi source durable d'énergie…

Le lisier de cochon, source inépuisable d'énergie

 

La biométhanisation en Chine

Les chinois ne sont pas particulièrement réputés pour suivre les préceptes écologiques. Cependant, surtout en Chine rurale, ils ont toujours été inventifs dans leur recherche de solutions de récupération d'eau et d'énergie. Dans la la Chine du sud-est, au Fujian, les Hakkas le savent bien. Dans leur habitat traditionnel "Tu Lou" ils ont mis au point un système qui leur permet d'utiliser le lisier des cochons comme gaz domestique.
Dans leurs cuisines un tuyau banal prélève le méthane produit par le lisier de leurs cochons pour l’amener au brûleur de la cuisinière. Le gaz ainsi récupéré sert pour le chauffage et la cuisson des aliments.
En Chine de l’est, on construit aujourd’hui une unité de production de méthane qui, pour 217 millions de dollars, va produire 2 millions de tonnes d’équivalent pétrole par an.

091216 biomethanisation chineMaison Hakkas en Chine dans la province du Fujian. Maisons rondes, en terre, à la longévité extraordinaire : certaines ont plus de 600 ans. Elles sont classées au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco (Découvrir)

 

La biométhanisation en France

Dans les années 80, un paysan dauphinois avait déjà mis au point un « digesteur » de méthane. Pendant 20 ans, il a récupéré le lisier de ses porcs, et produit 160 m3 de méthane par jour, avec lequel il a chauffé sa ferme, éclairé sa maison, et rentabilisé son installation en revendant le surplus à EDF.

Le « digesteur de méthane pour les nuls »

091216 biomethanisation

Il faut tout de même de solides connaissances techniques, mais dans le principe, voilà :
* creusez une fosse,
* coulez des murs en béton,
* rendez la fosse totalement étanche,
* prévoyez un système de réchauffement du lisier (à température de l’estomac du porc : 36°),
* posez par dessus un couvercle hermétique et pour finir, un récupérateur de méthane.

Ce méthane sera envoyé dans un moteur de voiture équipé pour carburer au gaz (comme pour le GPL).
Ce moteur est refroidi de la même façon qu'un moteur d'automobile, et l’eau chaude alimentera les radiateurs de votre maison.

Votre moteur produira également de l’électricité, laquelle sera envoyée sur le réseau (EDF s'engage à racheter de l'électricité propre à un prix fixe pendant une durée garantie). Vous recevrez ainsi plus de la part d'EDF pour votre électricité propre que vous ne lui verserez pour votre alimentation personnelle (environ 6 fois plus). C'est paradoxal, mais pour l'instant c'est comme ça…

La biométhanisation : les déchets de porcs transformés en biogaz

La méthanisation est un procédé biologique qui permet de transformer de la matière première organique en biogaz que l'on peut, par la suite, valoriser pour la production d'énergie.

Un porc produit en moyenne 255 litres de biogaz quotidien. Transformer les déchets des porcs en biogaz est donc plus qu'intéressant, d'autant plus si l’on considère le pouvoir dépolluant du procédé.

Comment ça marche ?

En l'absence d'air (anaérobiose), les matières organiques se décomposent en un processus qui aboutit à la formation d'un mélange gazeux combustible appelé biogaz.

Le biogaz est constitué de 50 à 80% de méthane, gaz à haut pouvoir combustible, et de 20 à 50% de dioxyde de carbone.

Ce biogaz peut se substituer en partie aux combustibles fossiles classiques (fuel, charbon, gaz naturel). Un mètre cube de biogaz possède un pouvoir calorifique d’environ 6 kWh soit l’équivalent énergétique de 0,6 litre de fuel.

La transformation des matières organiques en gaz est dépolluante par élimination des germes et des odeurs. Le produit restant peut donc être utilisé comme engrais (digestat).

Procédé de transformation

Pour que le processus de décomposition ait lieu, il faut deux facteurs :
* une absence totale d'air
* un brassage des matières
* une température adaptée (entre 30 et 60°C)

Il faut donc une cuve hermétique, étanche à l'air et équipée d'un système de chauffage pour maintenir l'ensemble à une température moyenne de 35°C environ.
Le système de chauffage est idéalement auto-alimenté par son propre gaz comme en témoigne l’infographie ci-dessus.

Le principal frein au développement de telles installations en France reste leur coût. Mais au vu des enjeux actuels, gageons que c'est une solution qui va se développer, notamment en Bretagne, où la matière première ne fera pas défaut...

Pour aller plus loin :

Tout savoir sur le biogaz
Chine : les maisons Hakkas

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