JGS2019 à Vaux le Vicomte

C’est à la fois une tradition et l’occasion pour une poignée de fidèles passionnés de costumes et de reconstitutions historiques, la Journée Grand Siècle du Château de Vaux le Vicomte est un des rendez-vous majeurs du printemps.

La cour s'amuse à Vaux le Vicomte

Il ne fait nul doute que le Château de Vaux le Vicomte a l’oreille du ciel tant il est vrai que, année après année, le soleil règne en maître sur cette journée. Un pied de nez de Nicolas Bouquet à Louis XIV, notre roi Soleil ? Jean Charles de Vogüé, rencontré au détour d’une allée est resté énigmatique "On consulte les étoiles, parfois aussi la lune…" et d’ajouter que de mémoire depuis la première édition de la Journée Grand Siècle, la manifestation n’a dû être reportée qu’une seule fois pour cause de mauvais temps…

Cette année encore, les participants costumés ont donc souffert stoïquement et avec le sourire sous leurs perruques et leurs beaux atours, sous un soleil de plomb, un ciel sans nuages et une température dépassant les 35 degrés au milieu des jardins.

La journée Grand Siècle, rendez-vous des amoureux du costume

Qu’importe. Regroupés dans les trop rares coins d’ombre qu’offrent les jardins, les amoureux de Vaux le Vicomte ne manqueraient cet évènement sous aucun prétexte. Jean Charles de Vogüe s’en félicitait l’année dernière "beaucoup de gens se sont rencontrés ici et ont tissé des liens d’amitié. On a l’impression que cet évènement [La Journée Grand Siècle] tient une place particulière dans leur cœur".

De fait, dès la veille, les réseaux sociaux entrent en effervescence "Je vais à Vaux demain, qui y sera ? Quel est le programme ? Nous organisons un pique-nique au fond du parc, qui vient ?".

Secrets et conciliabules à Vaux le Vicomte…

Le jour J, les visiteurs, costumés ou non (les visiteurs costumés ont une réduction sur le billet d’entrée) affluent au château, depuis la France entière et également depuis l’étranger (Allemagne, Pays-Bas, Belgique…)  Parmi eux, des visiteurs privilégiés, les "amis de Vaux le Vicomte" participent au mécénat via une cotisation annuelle… qui est vite amortie tant ils sont heureux de rendre visite sur visite à "leur" château.

Rien d’étonnant. Le château de Vaux le Vicomte nous accroche par la pointe du cœur. Par la qualité de l’accueil d’abord, et par la magnificence des jardins à la française qui, dit-on, ont inspirés Versailles (voir notre article Vaux le Vicomte, le petit Versailles).

Concours d’élégance

C’est désormais institutionnalisé. Tous les ans, un jury décerne des prix du meilleur costume dans différentes catégories. Tout au long de la journée, les participants costumés déambulent et pique-niquent dans les jardins du château. Chaque visiteur reçoit à son arrivée 4 tickets, qu’il donnera aux personnes dont le costume lui aura plu. Chaque costumé ayant reçu au moins 25 tickets pouvait défiler devant un jury d’initiés.

Cette année, le jury était d’exception puisqu’en plus de Jean Charles de Vogüe il accueillait  Delphine Pinasa, la directrice du Centre national du costume de scène, Madeline Fontaine, créatrice de costume pour le cinéma ("Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain", "Jackie") ainsi que le cinéaste anglais James Ivory ("Retour à Howards End" "Vestiges du jour "…) Ascanio de Vogüe confie réfléchir à une journée exclusivement réservée à des participants costumés. De quoi faire vivre l’histoire grandeur nature…

 
Faire vivre l'histoire grandeur nature…

L’adieu aux buis

Après plusieurs années d’efforts acharnés, Vaux le Vicomte a dû se résoudre à renoncer à ses buis. Dans les magnifiques jardins à la française conçus par Le Notre, les compositions de buis des parterres des boulingrins qui ouvrent la perspective des jardins devant le château, victimes de la pyrale du buis, ont été retirés.

À leur place deux compositions de plaques d’aluminium signées Patrick Hourcade. Les "Rubans éphémères" s’inspirent des broderies de buis dessinées par Le Nôtre. L’ensemble se veut dans l’esprit des jardins à la française et on l’appréciera vu des hauteurs du château. Cette œuvre est installée pour une durée de deux à cinq ans, le temps pour les châtelains de trouver une solution pérenne au remplacement des buis.