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Une journée XVIIIe au château de Rambouillet
Suite à la réouverture du château de Rambouillet, le public était invité à remonter le temps, le temps d'une journée au XVIIIe siècle…
La vie à Rambouillet au siècle des lumières
Afin d’accompagner sa réouverture au public et l’exposition associée "Portraits de famille", le château de Rambouillet a proposé au public une journée d’animations historiques. Des figurants en costumes ont théâtralisé les pièces du château. Un véritable saut temporel dans la vie quotidienne du comte et de la comtesse de Toulouse en 1750, et un prétexte à de nombreuses reconstitutions et animations historiques :
– Au château, l’effervescence est à son comble : le maréchal de Biron vient inspecter le domaine avant l’arrivée du roi. La jeune duchesse de Penthièvre, Isabelle d'Este, le reçoit. Entourés de quelques nobles, ils parcourent le château. Que raconte-t-on à la cour ? Il paraîtrait que le roi délaisse Mme de Pompadour ? Quelles sont les dernières frasques de Mme de Chartres ? Est-il vrai que Voltaire travaille pour le roi de Prusse ?
Le château de Rambouillet
Au XVIIIe siècle, Rambouillet est une demeure royale, rachetée par Louis XVI à son cousin, le duc de Penthièvre. Il faut dire que l'environnement est giboyeux et que le roi adore chasser… mais bien qu'il ait fait construire une laiterie et fait aménager des jardins à l'anglaise pour plaire à Marie Antoinette, le domaine n'a jamais trouvé grâce aux yeux de cette dernière qui qualifiait le château de Rambouillet de "gothique crapaudière".
Ancienne résidence d'été présidentielle, le château de Rambouillet est toujours propriété de l'état et épisodiquement domaine des chasses présidentielles.
Le château de Rambouillet au XVIIIe siècle
En 1706, le château de Rambouillet devient la propriété du comte de Toulouse, fils légitimé du roi Louis XIV et de madame de Montespan. Deux générations de cette prestigieuse famille se succèdent et n’auront de cesse de faire du domaine « une terre prodigieuse » tout au long du XVIIIe siècle. Dès lors, le château acquiert une renommée qui ne le quittera plus jamais. Le roi Louis XVI lui-même fera tout pour en devenir le maître.
La vie à Rambouillet, à l'époque du comte de Toulouse
La toilette
Dans le boudoir de la comtesse de Toulouse, tout en blanc et or, la comtesse de Toulouse est à sa toilette. La toilette était un rituel qui pouvait durer fort longtemps. Les femmes ne se mouillaient pas les cheveux. On les brossait pendant des heures pour les dégraisser. On profitait donc du moment de la toilette pour faire venir un professeur ou se faire faire la lecture…
Au XVIIème siècle, on se défiait de l'eau que l'on pensait porteuse de maladies (ce qui, à l'époque, pouvait sans doute parfois se révéler exact…). Au bain on préférait la "toilette sèche" qui s'effectuait habillé, au moyen d'un linge en toile (d'où le nom de "toilette") qui servait à appliquer poudres et onguents. Les gestes de toilette étaient essentiellement des gestes de beauté, comme la coiffure ou le maquillage.
Néanmoins, la seconde moitié du XVIIIe siècle a vu réapparaître progressivement la pratique des ablutions, et avec elle des objets et du mobilier dédié comme des bidets et des baignoires.
Les jeux
Au XVIIIe siècle, le jeu était très répandu mais pas très bien considéré. Surtout les jeux de hasard réputés pour mener à la débauche et les jeux d'argent pour mener à la faillite. Dans les bonnes maisons, on s'adonne à des jeux hérités du Moyen-Âge comme le jeu de paume qui tend à être remplacé par le billard, les échecs, qui tombent peu à peu en disgrâce, les dames et le trictrac. Ce dernier s’affirme comme un des jeux favoris de l'aristocratie.
Description du tablier de trictrac. Provenance "traité complet du jeu de trictrac", guiton 1822.
Le trictrac
Très populaire au 18e siècle, le trictrac est un jeu de table, sorte de jeu de dames qui se joue en lançant des dés à l'aide d'un "cornet" sur une table qui s'apparente à un tableau de backgammon. C'est un jeu de stratégie qui nécessite l'attention de tous les joueurs, même de ceux dont ce n'est pas le tour de jouer.
Le but du jeu n’est pas de sortir ses dames le plus rapidement possible mais de marquer un maximum de points. Les parties se terminent le plus souvent avant que toutes les dames ne soient sorties.
Le jeu de jonchets
Le jeu de jonchets est l'ancêtre de notre Mikado. Au 18e siècle, ce jeu est composé d'une cinquantaine de batonnets de bois d'ivoire ou d'os qu'il s'agit de retirer sans faire bouger les autres. Certaines pièces comportent une figure : le roi, la reine, 2 cavaliers, plus, dans certains jeux, 4 valets et un drapeau. Dans certains cas, les bâtonnets possèdent une base pointue qui leur permet, après être retirés du jeu, d'être piqués dans un coussin brodé. Très utile pour y jouer dans les carrosses !
Les petits métiers
Au XVIIIe siècle, période pré-industrielle, l'artisanat et les petites industries prédominent. Dans les villes, les petits artisans sont en majorité.
L'éventailliste
Parmi les métiers organisés en corporation, on trouvait les éventaillistes, métier très répandu à cette époque, considérée comme "le siècle d'or de l'éventail". L'accès à la maîtrise nécessitait un apprentissage et un compagnonnage.
La bouquetière
Les bouquetières (bouquetières-chapelières) appartiennent à une profession libre essentiellement féminine qui ne nécessite que d'être déclarée. Elles sont très impliquées dans la vie quotidienne du XVIIIe siècle où ce commerce est prospère.
Les bouquetières "mobiles" portent un large panier en osier, nommé éventaire, qu’elles accrochent autour de leur taille et où elles disposent leurs bouquets et autres compositions florales…
Le théâtre
En province comme à Paris l'aristocratie apprécie le théâtre et il n'est pas rare que des troupes ambulantes ou protégées par le châtelain se produisent dans les châteaux, où l'on trouve parfois un théâtre privé…
La reconstitution "Une journée au XVIIIe siècle" au château de Rambouillet a été mise en place par les reconstituteurs historiques de L'Histoire Retrouvée et scénarisée par la Troupe du Crâne. La même équipe qui avait organisé l'évènement costumé "Plaisirs à la cour de Marie-Antoinette".